Prolongation du bouclier loyer : la loi est rejetée

Article
08/06/2023

Notre agence immobilière de Carolles s’efforce de suivre de près les évolutions législatives qui ont un impact sur le marché immobilier. L'une de ces évolutions concerne le plafonnement des indices de revalorisation des loyers pour les ménages et les PME. 

Récemment, cette question a fait l'objet de vifs débats au sein du Sénat français, avec le rejet d'une proposition de loi visant à prolonger ce plafonnement. Ce rejet, qui intervient dans un contexte de forte inflation, soulève des interrogations sur l'avenir du logement en France et les mesures qui seront prises pour faire face à la crise du logement.

Le plafonnement des loyers : une question brûlante au Sénat

La question du plafonnement des indices de revalorisation des loyers pour les ménages et les PME a été l'objet d'une vive controverse au sein du Sénat. La proposition de loi, qui envisageait une extension de ce plafonnement jusqu'au début de 2024, a été rejetée en commission, présageant une issue similaire lorsqu'elle sera soumise au vote de l'hémicycle. Les sénateurs ont ainsi voulu exprimer leur mécontentement face à la situation urgente du logement en France, selon la présidente de la commission des Affaires économiques, Sophie Primas (LR).

Le texte initial, présenté par le député Thomas Cazenave (Renaissance), avait pourtant passé l'épreuve de l'Assemblée nationale la semaine précédente, malgré une atmosphère de débat tendue. Les partis de gauche reprochaient à la majorité présidentielle de favoriser une augmentation des loyers plutôt que d'instaurer un gel.

La proposition de M. Cazenave entendait proroger le bouclier loyer jusqu'au début de l'année 2024. Ce bouclier, mis en place à l'été 2022 et devant prendre fin en juin 2023, limite la hausse de l'indice de référence des loyers à 3,5%. Un dispositif similaire a également été mis en place pour l'indice des loyers commerciaux, dans le but de protéger les PME.

Ces deux dispositifs, qui ont pour objectif de contenir l'augmentation des loyers, sont vus par certains sénateurs comme insuffisants face à la crise du logement. Alors que le débat se poursuit, l'avenir de ces mesures reste incertain et suscite l'inquiétude des ménages et des PME, qui craignent une envolée des loyers dans les mois à venir.

Critiques et réactions autour de la prolongation du bouclier loyer

Dans un contexte de forte inflation et à l'approche de la fin du bouclier loyer, la proposition de prolongation a dû être inscrite de manière urgente afin d'espérer passer à temps à travers le processus parlementaire. Le gouvernement a donc décidé d'engager la procédure accélérée, impliquant une lecture devant chaque chambre. Toutefois, cette méthode a été critiquée par la rapporteure du texte au Sénat, Dominique Estrosi Sassone (LR), qui a dénoncé une législation insuffisante.

Examinée en un temps record, cette proposition de loi n'a pas fait l'objet de concertation avec les différents acteurs du secteur, qui se sont retrouvés, pour beaucoup, confrontés à un fait accompli. Cette absence de dialogue a suscité de vives réactions et des critiques sur la manière dont le processus législatif a été mené.

Sophie Primas, présidente de la commission des Affaires économiques, a par ailleurs souligné que cette proposition de loi ne saurait se substituer à une véritable politique du logement. Selon elle, cette dernière devrait viser à soutenir le pouvoir d'achat des Français. Elle a également pointé du doigt le manque de cohérence et d'efficacité des annonces du CNR Logement, qui ne constituent pas à elles seules une politique partagée et efficace, selon elle. 

Ces commentaires interviennent au lendemain de la présentation par la Première ministre Élisabeth Borne des arbitrages de l'exécutif pour tenter de résoudre la crise du logement. Le débat est loin d'être clos, alors que les acteurs du secteur, les locataires et les PME attendent des mesures concrètes et efficaces pour faire face à la hausse des loyers.

Au-delà de ces considérations, cette situation met en lumière l'urgence d'une politique du logement plus cohérente et efficace. Pour beaucoup, la question du plafonnement des loyers n'est qu'une partie du problème, et le gouvernement doit prendre des mesures plus larges pour soutenir le pouvoir d'achat des Français et résoudre la crise du logement. La prochaine étape sera de voir comment le gouvernement et les acteurs du secteur immobilier répondront à ces critiques et quels seront les impacts sur le marché immobilier. 

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