Des Initiatives inspirantes pour une architecture durable

Notre agence immobilière de Coutances vous propose aujourd’hui de faire un tour d'horizon des initiatives les plus inspirantes présentées lors de la dernière Biennale de l'Architecture. De la Finlande à Bahreïn en passant par la Slovénie et les Émirats arabes unis, les idées foisonnent pour transformer les déchets en ressources, économiser l'eau, optimiser la chaleur et repenser nos constructions.

Dans cette lutte contre le changement climatique et la pénurie des ressources naturelles, nous explorons de nouvelles voies, parfois audacieuses et surprenantes. Nous verrons également qu’il faut aussi savoir regarder en arrière et apprendre de nos ancêtres, car eux aussi avaient des idées ingénieuses pour répondre à leurs besoins vitaux.

Les toilettes sèches pour transformer les déchets en ressources

Selon Eero Renell, un architecte originaire de Finlande, environ 30% de l'eau potable dans les foyers occidentaux est utilisée pour tirer la chasse d'eau. Dans son pays, où un demi-million de chalets sont disséminés à travers les forêts, les toilettes sèches sont une solution couramment utilisée.

Dans une démarche écoresponsable, Renell a installé dans le pavillon national, au cœur des Jardins de la Biennale, un modèle de toilettes sèches qui ne nécessite aucun raccordement à l'eau ou aux égouts. Le principe est simple : un réservoir placé sous la cuvette recueille les déjections, sur lesquelles on jette une poignée d'écorces. Le liquide, quant à lui, est recueilli dans un petit réservoir séparé.

Une fois le réservoir plein, celui-ci est vidé et son contenu, un humus riche, est utilisé comme compost pour le potager. Pour Renell, cela représente une occasion manquée d'utiliser les déchets humains comme une ressource recyclable. Il note que malgré les progrès dans le recyclage de nombreux autres déchets au cours des dernières décennies, les déchets humains ne sont pas encore pleinement exploités à cet effet.

Néanmoins, Renell est conscient du tabou qui entoure les déjections humaines. Dans une démarche provocante, il a créé une vidéo montrant comment il récupère l'humus de ses toilettes sèches pour cultiver son potager. La vidéo montre comment cet humus a aidé à nourrir de magnifiques citrouilles dans son jardin. Cette démonstration visuelle, pleine d'esprit, sert à illustrer les avantages écologiques et pratiques de l'utilisation de toilettes sèches.

Éviter le gaspillage en récupérant l’eau des climatiseurs

Qui ne s'est jamais fait mouiller par de l'eau tombant d'un climatiseur en marchant dans la rue ? C’est cette eau qui a inspiré Latifa Alkhayat, architecte et chercheuse à l'origine du pavillon de Bahreïn, une région du monde particulièrement touchée par la pénurie d'eau.

Dans des climats chauds et humides comme à Bahreïn, les climatiseurs ont pour fonction d'extraire l'humidité de l'air. Cependant, cette eau récupérée est souvent perdue, se retrouvant inutilisée dans les égouts. Latifa Alkhayat y voit un potentiel gaspillé, une précieuse ressource qui pourrait être utile pour diverses applications, notamment l'irrigation.

Imaginez, par exemple, l'arrosage des palmiers dattiers, une culture courante dans cette région, ou le rétablissement de vieilles sources d'eau épuisées. En récupérant l'eau issue des climatiseurs, nous pourrions résoudre certains problèmes d'approvisionnement en eau et participer à la sauvegarde de l'écosystème local.

La mise en œuvre d'une telle solution n'est pas onéreuse. En effet, l'eau des climatiseurs dispose déjà d'un réseau d'évacuation. Il suffirait de rediriger cette eau vers un réservoir de collecte au lieu de la laisser se perdre dans les égouts.

Cette idée innovante illustre comment le recyclage et la récupération peuvent être des alliés précieux dans la lutte contre le changement climatique et la raréfaction de l'eau. Un concept à prendre au sérieux dans la réflexion globale autour de la diminution des émissions de CO2 et la préservation de notre planète.

Retour aux sources avec les lits clos et la compression spatiale

Au pavillon slovène, cinquante architectes ont été invités à revisiter des exemples d'architecture vernaculaire. Comme le souligne Jure Grohar, l'un des responsables du projet, l'architecture de jadis était par nature écologique. Les moyens limités obligeaient à trouver des solutions ingénieuses pour retenir la chaleur ou la fraîcheur. Il ne s'agit pas de se perdre dans une vision romantique du passé, mais plutôt de s'inspirer de ces pratiques pour les adapter aux enjeux contemporains.

Parmi ces méthodes ancestrales, la compression spatiale est une technique particulièrement intéressante. Dans une pièce à hauts plafonds, il s'agit de tendre un tissu à mi-hauteur pour retenir la chaleur dans la partie inférieure de la pièce. C'est une solution éphémère, simple et efficace, qui rappelle l'utilisation des lits clos par nos ancêtres pour préserver la chaleur.

Un autre exemple venu de Slovénie consiste à construire une "pièce dans une pièce". On édifie une petite maison à l'intérieur d'une grange qui abrite les animaux de la ferme. Les animaux contribuent ainsi à chauffer la maison, tout en fournissant de la viande, des œufs et du lait.

Réinventer la construction avec les pierres sèches

Le pavillon présenté par les Émirats arabes unis (EAU) présente une réinterprétation d'une technique ancestrale de construction : l'utilisation de pierres sèches. Dans l'ex-Arsenal, lieu chargé d'histoire où la Sérénissime construisait autrefois ses navires de guerre, s'élèvent des piles de pierres disparates savamment agencées, rappelant les étendues désertiques du pays.

Faysal Tabbarah, professeur associé à l'Université Américaine de Sharjah (EAU), regrette qu'environ 30% des pierres extraites des carrières du monde entier soient actuellement considérées comme des déchets. La raison ? Des critères esthétiques ou structurels, qui déterminent leur forme et leur utilisation.

L'architecte de 36 ans propose de revoir cette approche en s'inspirant d'une technique de construction traditionnelle de son pays. Cette technique consiste à construire des murs de pierres sèches, en utilisant des blocs de toutes tailles et formes. Ces constructions se fondent harmonieusement dans le paysage, tout en exploitant une ressource largement sous-utilisée.

L'un des principaux avantages des constructions en pierres sèches, c’est que les pierres peuvent être réutilisées à l'infini, sans avoir besoin de détruire la construction existante. C’est très pratique et écologique lorsqu’on souhaite remodeler, reconstruire ou déplacer un édifice.

La dernière Biennale de l'Architecture a été l'occasion de découvrir encore bien d’autres idées inspirantes et innovantes que nous n’avons pas listées ici. Ces idées provenant de diverses régions du monde nous encouragent à repenser notre rapport à l'habitat et à l'environnement. En tant qu'acteurs de l'immobilier, il nous appartient de soutenir et de promouvoir ces initiatives, pour contribuer à la construction d'un futur plus durable.